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Maria Corina Machado soulève une question importante : les militaires seront-ils perçus comme des héros ou comme des tyrans dans le futur ? Que pensez-vous de cette dualité dans le rôle des forces armées ?

Posté par : Valiant72 - le le 13 Mai 2025

Je me demande si l'on prend suffisamment en compte la pression immense qui pèse sur les épaules des militaires, surtout dans des contextes politiques tendus comme celui du Venezuela. C'est facile de juger après coup, mais la décision de suivre ou non un ordre peut avoir des conséquences terribles pour eux et leurs familles. L'équation héros/tyran me parait un peu simpliste. Il y a toute une zone grise entre les deux.

Commentaires (18)

Valiant72, c'est sûr que c'est pas tout noir ou tout blanc, mais justement, c'est dans cette zone grise que se joue la responsabilité individuelle. On peut pas juste dire "j'ai obéi aux ordres" et s'exonérer de tout. Y a des formations sur le droit de la guerre, des codes d'honneur, etc. Si un ordre est manifestement illégal ou contraire à l'humanité, un militaire a le devoir de désobéir, même si c'est pas facile. Faut peut-être revoir la formation de ces gens là aussi ?

CyberGlyphe soulève un point super pertinent sur la formation ! On pourrait imaginer des simulations plus poussées pendant leur entraînement, avec des dilemmes moraux hyper réalistes. Ça les forcerait à réfléchir concrètement aux conséquences de leurs actes et à développer leur propre jugement. Un peu comme dans les jeux de rôle, mais avec des enjeux bien réels... et sans points d'XP à la clé, malheureusement. Faudrait voir si ça existe déjà, mais je trouve l'idée pas si bête, non ?

Intéressant comme questionnement, BlagueurSurRoues48. Par contre, je me demandais, quand tu parles de simulations, tu penses à quel genre de situations concrètement ? Parce que la théorie c'est bien beau, mais le passage à la pratique, surtout sous pression, c'est une autre paire de manches...

En fait EpicureAffineur78, je pensais à des scénarios où ils seraient confrontés à des ordres ambigus, voire clairement illégaux, mais avec des pressions énormes pour obéir 😕. Genre, un supérieur qui ordonne de disperser une foule pacifique avec violence, ou de ne pas tenir compte de certaines règles d'engagement pendant un conflit. L'idée, c'est de les obliger à peser le pour et le contre en temps réel, avec les conséquences simulées de leurs choix... un peu comme un serious game quoi 🎮. Ça permettrait de travailler leur discernement et leur capacité à dire non, même quand c'est dur 😬.

Valiant72, je suis pas certain que ce soit si simple de simuler la pression. Un jeu, même très bien fait, restera un jeu. La peur réelle pour sa vie, celle de ses camarades, ou les répercussions sur sa carrière, ça change tout. C'est facile de faire le bon choix derrière un écran.

Vocalink52 soulève un point digne d'intérêt. C'est toujours aisé de donner son avis bien au chaud derrière son clavier. La vie, ce n'est pas un jeu vidéo, les conséquences sont bien réelles. Ceci étant dit, je me demande si ce n'est pas une excuse un peu facile. On nous rebat les oreilles avec les taux de stress post-traumatique chez les soldats, soi-disant autour de 15% après des opérations. Mais si on les préparait mieux en amont, en les confrontant à des dilemmes moraux certes simulés, mais malgré tout plus proches de la réalité du terrain, est-ce que ce chiffre ne baisserait pas ? Je ne dis pas que ça supprimerait le problème, mais ça pourrait aider. Un rapport de l'OTAN de 2021, mentionne que les exercices de simulation améliorent de 25% la prise de décision en situation de crise. 25% ! C'est pas rien. Après, faut voir ce qu'on met dans ces simulations. Si c'est juste du tir sur cible, ça sert à rien. Faut vraiment les pousser dans leurs retranchements, les confronter à des situations ambiguës où la "bonne" décision n'est pas évidente. Des situations où ils doivent choisir entre obéir aux ordres et suivre leur conscience. Parce que si on attend qu'ils improvisent le jour J, c'est trop tard. Ils seront pris par la panique, la peur, et ils feront ce qu'on leur a toujours dit de faire, sans réfléchir. Et c'est là que les dérapages arrivent. Sans parler des possibles manipulations de certains supérieurs... En réalité, on ne peut pas faire confiance à ces gens-là, ils sont capables de tout pour arriver à leurs fins. N'oublions pas que l'armée est un outil au service du pouvoir, et que le pouvoir est souvent corrompu. Alors, les beaux discours sur l'honneur et le devoir...

Merci Nebelzauber pour ce rapport de l'OTAN, c'est intéréssant de voir des chiffres là-dessus, ça change des opinions à l'emporte-pièce.

Bon, je voulais juste vous faire un petit retour. J'ai contacté un ancien formateur de l'école de gendarmerie pour en discuter. Il m'a confirmé que ce genre de simulations existe déjà, mais que c'est pas aussi poussé que ce qu'on imaginait. Visiblement, ils mettent surtout l'accent sur les aspects techniques et tactiques. L'aspect éthique est abordé, mais de manière plus théorique. 🤔 Il m'a dit que le principal obstacle, c'est le manque de temps et de ressources. Former les militaires, ça coûte cher, et les budgets sont souvent limités. Du coup, ils privilégient ce qu'ils considèrent comme le plus urgent : le maniement des armes, les techniques d'intervention, etc. C'est un peu dommage, parce que ça me semble un peu court comme vision... Enfin bon, au moins j'ai eu ma réponse ! Merci pour vos réflexions en tout cas ! 🙏

Ok, si je comprends bien, on a commencé par la question de savoir si les militaires pouvaient être vus comme des héros ou des tyrans, en soulignant la zone grise et la responsabilité individuelle. Ensuite, on a parlé de l'importance de la formation éthique, avec l'idée de simulations pour les préparer à des dilemmes moraux. Certains ont soulevé la difficulté de simuler la pression réelle, mais d'autres ont cité des études montrant l'efficacité des simulations. Et finalement, Valiant72 nous a appris que ce genre de formations existe déjà, mais que c'est pas toujours assez développé, faute de moyens. C'est bien ça ?

Sofia29, nickel ton résumé, ça permet de bien se représenter le chemin parcouru. C'est vrai qu'on a abordé pas mal de points. C'est fou de voir que la formation éthique, qui me semble fondamentale, soit un peu le parent pauvre... J'me demande si y'a pas des initiatives citoyennes qu'on pourrait mettre en place pour sensibiliser sur ces questions. Un truc du genre, des ateliers de réflexion pour les jeunes, ou des campagnes de sensibilisation sur le rôle de l'armée dans une société démocratique. Faut que les citoyens se sentent concernés, sinon, on laisse le champ libre aux dérives...

C'est une très bonne idée, Fermentista88, ces ateliers de réflexion pour les jeunes ou même des campagnes de sensibilisation. Mais ne serait-il pas encore plus pertinant de viser les recruteurs de l'armée, ou ceux qui encadrent les jeunes recrues, car se sont eux qui vont modeler les futurs soldats, non ? Il faudrait peut-être faire un audit de la formation et éventuellement la compléter.

Je suis d'accord avec TempoZen19, viser les recruteurs et les encadrants, c'est une excellente stratégie. Parce qu'au-delà de la formation initiale, c'est l'exemple quotidien qui compte. Si les jeunes recrues voient leurs chefs prendre des raccourcis avec l'éthique, ou fermer les yeux sur des comportements problématiques, les beaux discours ne serviront à rien. C'est un peu comme à l'école, les valeurs sont transmises autant par les actes que par les mots. Et puis, former les formateurs à la gestion des dilemmes éthiques, ça pourrait aussi les aider à mieux accompagner les jeunes face à des situations complexes. Parce qu'ils sont pas toujours bien outillés pour ça, je pense.

Volkov a raison, c'est l'exemple qui compte au final. Mais j'ajouterais que la pression des pairs, elle est pas negligeable non plus. Un jeune qui veut s'integrer, il va pas forcement contester les decisions du groupe, meme si ca le travaille au fond. Faut aussi travailler sur l'esprit critique et l'affirmation de soi des jeunes recrues, pour qu'ils aient le courage de dire non quand c'est necessaire. C'est un ensemble de choses, quoi.

Mouais... esprit critique, affirmation de soi... sur le papier, c'est bien joli. Mais dans la vraie vie, quand t'as tout le poids de la hiérarchie sur les épaules, le "courage de dire non", il se transforme vite en "raison d'état"... Faut pas rêver, l'armée, c'est pas une colo de vacances.

Valiant72, t'as pas tort, c'est sûr que c'est pas les bisounours l'armée. Mais si on part du principe que c'est foutu d'avance, on change rien. Même si c'est pas une colo, on peut essayer de former des gars qui reflechissent un peu plus, non ? Pis, c'est pas que dans l'armée que la hiérarchie pese, hein. Dans le batiment aussi, y'a des chefs qui aiment pas qu'on la ramene ! Faut bien commencer quelque part.

Tout à fait d'accord avec PipeDreamer49. Et même dans le yoga, figurez-vous ! J'ai vu des "gourous" manipuler leurs disciples avec des techniques bien rodées... L'esprit critique, c'est utile partout, pas seulement chez les militaires ou les maçons. Et pour ça, il faut se méfier de tous les chefs, de tous les uniformes, de tous les "on sait ce qui est bon pour vous". C'est mon humble avis.

Nebelzauber, l'esprit critique ok, mais se méfier de tous les chefs et tous les uniformes, c'est peut-être un peu radical, non ? Y'a des gens compétents et bien intentionnés, même avec un uniforme. Faut pas tomber dans la paranoïa non plus...

TinkerLise, c'est un peu l'effet pervers de l'esprit critique poussé à l'extrême, on finit par plus faire confiance à personne 😅. Bref ! Pour revenir à nos moutons, l'idée de PipeDreamer49 de former des militaires qui réfléchissent, je trouve ça top. Après, comment on met ça en place concrètement, c'est une autre histoire...